lundi 15 octobre 2007

LE DEBUT DE LA FIN

"Je n'ai rien compris". C'est le commentaire habituel à propos des films de David LYNCH mais aussi de la plupart des spectacles contemporains. Sous-entendu "Je n'ai rien compris A L'HISTOIRE". Normal. Il n'y a pas d'histoire - au sens d'une narration logique avec un début, un milieu et une fin. Alors qu'on admet depuis très longtemps l'abstrait en peinture, qu'on ne demande plus à un tableau de représenter quelque chose, il n'en est pas de même dès lors qu'on parle de littérature, de cinéma ou de théâtre. Les univers imaginés sont acceptés, une certaine déconstruction, quelques flashbacks aussi. Mais sans histoire, l'oeuvre est qualifiée de "facile", "nulle" voire "de merde". Pourtant, l'histoire limite les possibilité créatives car elle doit répondre à une certaine structure (des personnages, le passage du temps, la nécessité d'une certaine logique...). Un tableau abstrait c'est une expérience sensorielle, potentiellement une expérience émotionnelle sans rapport avec un quelconque éléments rappelant la réalité (fucking reality). Et même s'il représente une fleur, l'intérêt n'est pas la fleur. Une expérience sensorielle est sans limite, déstabilisante, les repères et les certitudes s'effondrent. Le film sans histoire ne tient sa réussite qu'à sa qualité cinématographique et pas à son scénario. C'est un outils d'exploration, D'EXPANSION de son univers mental et émotionnel. Le spectateur doit sortir de la passivité. Et dans une société ou tout à tendance à se rigidifier autour de repères étroits (ex : la" valeur travail" - si vous avez la nausée allez y vomissez, ça fait du bien), c'est aussi un moyen de se sentir encore - un peu - en vie et pas encore totalement foutu, broyé.
RACHIDA & CECILIA HAVE SEX ON THE DANCEFLOOR, WHERE ARE THE DWARFS ?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est d'autant plus rigolo que les films de Lynch - exeption faite du dernier et encore - sont trés écrits : le scénario de MD tient du classicisme ...

Sinon je ne pense pas que l'expérience sensorielle et/ou l'abstraction soit construite contre la réalité. Contre le réalisme et le naturalisme, c'est sur mais aprés c'est juste une manière de la percevoir autrement (la réalité), de la sentir ...

Je ne suis pas sur qu'un film de Lynch (par exemple hein) ne s'approche pas plus de la réalité que le JT de PPDA mais bon ...

Anonyme a dit…

Voui voui je suis d'accord. Quand je parle de "réalité", je ne fait pas référence aux "choses telles qu'elles sont" (les pauvres elles sont totalement innocentes) mais aux représentations de "la réalité" du JT par ex ou celle des discours politiques. L'abstraction s'oppose à cette réalité là, pas aux pauvres petites choses qui font partie de la "réalité réelle". Et qu'on peut découvrir avec l'abstraction.

Il y a comme une odeur de prise de tête...

Anonyme a dit…

oui enfin bon on est d'accord quoi :-). C'était juste histoire de causer et d'en rajouter une couche ...
Sylvie

le saut a dit…

merci Sylvie pour la couche. Et 2 couches ce n'est pas du luxe.